Sergio Moscona – Résidence

Il y a des rencontres qui ne vous laissent pas indifférents…

Sergio Moscona est de retour, après une exposition en 2010 au Château de Courcelles à Montigny-lès-Metz, il expose actuellement et jusqu’au 24 novembre 2012 à la galerie Schortgen à Luxembourg. Le 16 novembre prochain, Modulab accueille l’artiste à la galerie pour une exposition de deux moisUne sélection de dessins et d’estampes seront visibles jusqu’au 15 janvier 2012.

Modulab édite Sergio Mosconna. Un portfolio est en cours de réalisation contenant 5 eaux-fortes imprimées sur papier Arches et un autre contenant 5 sérigraphies originales.

« Il n’est pas besoin de faire preuve de beaucoup de sagacité pour dire que les tableaux de Moscona sont toujours habités. Mais qu’est-ce qui occupent ces espaces ? Qui vit sur ces terres ? Voilà qui est moins évident. Pour ma part, je suggère : pas tout-à-fait des hommes, pas tout-à-fait des bêtes, pas tout-à-fait des choses ; ni un, ni plusieurs ; plutôt un enchevêtrement de lignes (de forces) assumant les diverses configurations d’où surgissent ses figures.

Ainsi, chaque personnage est un peu homme, un peu bête, un peu chose ; à la fois un et plusieurs. Masque passager, pli instable et momentané, improbable et confus d’une multiplicité de traits en tension. Jamais de point de départ sans équivoque. Jamais une identité cartésienne, claire et distincte. Jamais un individu cuirassé dans ses certitudes. Ainsi ses œuvres inquiètent. En elles s’accomplissent, façon portègne, la prophétie nietzschéenne : avec Dieu, c’est l’Homme qui meurt.

Moscona dépeint les monstres que nous sommes : nœuds opaques d’instincts, pulsions, représentations et organes, pensées perverses et affects misérables. Je vois dans la figure du monstre l’un des fils conducteurs qui relient ses différents travaux.
Et pourtant dans ses œuvres l’humain n’en finit pas de dépérir. Comment résiste-t-il à son imminente dissolution ? Non plus comme raison pure fièrement auto-revendiquée, mais en tant que caresse.

Les bas-fonds sinistres et confus reflètent ça et là une certaine tendresse. Dans leur dérive, ces êtres se soutiennent mutuellement. Ils « sont-à-plusieurs ». Et cela, non pas malgré leur monstruosité, mais précisément en vertu de cette insuffisance, de cette difformité, de cette porosité, de cette instabilité propre aux monstres qu’ils sont. »

Manuel Mauer

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