Alexis Nivelle est né en 1978, il vit et travaille en région lilloise.
Après des études brèves (une licence en arts plastiques obtenue en 2001), Alexis Nivelle s’oriente très vite, et avec un engouement variable, vers divers emplois subalternes. À l’image des anti-héros de Robert Walser, dont il est un fervent lecteur, il navigue longtemps ainsi : de petit boulot en petit boulot. Parallèlement toutefois, et comme en sous-main, la pratique quotidienne de la peinture et du dessin fonctionne pour lui comme une boussole précieuse.
Évoquant cette pratique au long cours, Alexis Nivelle aime à dire qu’elle lui permet de « [se] dédoubler agréablement. »
Peinture et dessin sont en effet, dans son cas, deux activités rigoureusement circonscrites, différentes l’une de l’autre, et cependant reliées conceptuellement.
Peintre, Alexis Nivelle utilise un répertoire limité de formes simples pour construire une post-abstraction (ou une pseudo-abstraction ?) molle et pataude – et pourtant solide… Points, bulles, boules, rectangles, bâtonnets, branches et phylactères sont les éléments constitutifs de cette peinture. Une peinture sans récit, empreinte d’humilité ironique, tout à la fois métaphysique et cartoonesque. Dessinateur, il se transforme (en artiste figuratif) et utilise des moyens simples : les crayons de couleur et la mise en abîme. Dans des living-rooms déserts ou dans des architectures envahies d’ectoplasmes, il met en scène des tableaux fictifs mais qui ressemblent aux siens… « Des doublures » dit-il, des peintures imaginaires toujours engluées dans un métarécit au point mort.
Au fil du temps, c’est une forme de rapport ludique (et critique) à l’activité artistique elle-même que cette démarche autoréflexive et bipartite semble mettre en place – facétieusement.